Zaghouan: hors sentiers battus

A 7 heures nous sommes à l’entrée de la ville de Zaghouan où nous prenons notre rituelle première pause gustative, 10 minutes plus tard nous nous dirigeons vers le petit village berbère de Sidi Mediène  qui se trouve côté Est du Zaghouan. 

La route grimpe tout doucement sur quelques kilomètres ; de part et d’autre, beaucoup d’oliviers sauvages, de genévriers (araars) de lentisques. 

8 heures, nous sommes au pied du village avec sa jolie petite mosquée et une abondante source d’eau fraîche.

randonnée Zaghouan le démarrage

Notre fidèle et habituel Mongi est là pour nous faire découvrir un nouveau parcours qui démarre tout de suite par une grimpée ardue, nous voilà immédiatement dans le bain..

Nous continuons ainsi à grimper tandis que la vallée en contrebas à notre gauche s’étend largement et tout au fond nous pouvons voir les ruines de quelques bâtiments miniers et l’entrée de la mine également.

Nous nous arrêtons un moment à un endroit au pied d’un escarpement rocheux jonché de grosses pierres éboulées et appelé « Borzem » ; alors est ce le bâton céleste qui a fait tomber toutes ces pierres ou celui de l’homme sur le dos des mineurs ?

Mongi nous raconte une toute petite part de l’histoire de cette mine : un monsieur Ben Brahim, actuellement âgé de plus de 90 ans louait ses 50 ânes aux prix de 30 francs anciens l’un pour le transport de matériel et du zinc probablement aussi.

Plus tard, à la prochaine pause Mongi va nous compter son histoire d’amour avec une belle jeune fille d’une région un peu éloignée et comment il devait traverser toute la montagne pour la voir.

A partir de là nous allons beaucoup descendre et remonter, en passant plusieurs cols, plus ou moins hauts et plusieurs failles d’écoulement des eaux pluviales, sur notre passage des vaches sauvages se mettent à mugir.

Il y a beaucoup de passages difficiles à flancs de parois rocheuses que nous surmontons grâce à l’entre aide de tous les randonneurs

Visite de l’entrée d’une mine, obturée après 50 mètres de couloir mais qui sert certainement à présent d’abri temporaire pour bergers ou bétail.

La végétation est composée essentiellement d’oliviers sauvages et de caroubiers ; accrochés à la muraille rocheuse, quelques figuiers de barbarie subsistent.

Nous avons fait le tour de la vallée et nous entamons une remontée vers le versant opposé et ce, jusqu’à une étendue boisée de «zârrour » jaune dont nous nous régalons en chemin, et d’oliviers.

Petite pause sur une petite clairière où se trouvent quelques ruines d’autres bâtiments miniers ; Mongi nous explique que plusieurs entrées de mines se trouvent dans la montagne mais restent souvent invisibles à cause de la végétation qui les a envahies.

Au milieu de cette clairière les locaux ont aménagé un réservoir naturel en forme de cercle entouré de pierres pour l’abreuvage du bétail avec l’eau de pluie.

Nous repartons à présent, surprise sur le chemin, un poirier sauvage , et nous cheminons sous les caroubiers actuellement en fleurs très odorantes et où butinent une multitude d’abeilles  zzzzzzzzzzz

Aboiement de chiens de bergers nous avertissant de ne pas dépasser les limites de leur territoire.

De km en km nous avons abordé encore un autre versant du Zaghouan, nous sommes pratiquement au coeur de cette belle montagne et nous avons en vue en bas dans la vallée, le village « Bougabrine » du nom du saint enterré un peu plus bas.

Le temps est lumineux, l’air est frais à ravir, le soleil radieux, qui dit mieux pour une randonnée ?

Le chemin que nous empruntons à présent est agréablement ombragé sur plusieurs km, il sillonne le long du versant en lacets étroits, jusqu’à arriver à un autre versant.

C’est là que nous atteignons l’aire de repos de Sidi Bou Gabrine, où les caroubiers sont séculaires, et à l’ombre desquels nous nous restaurons enfin. Silence total, hormis le chant des abeilles.

13h 10 sonne l’heure du retour, et nous prenons le temps de visiter le mausolée du saint qui d’ailleurs est accessible par la route. C’est un vaste bâtiment en voûtes , de style architectural typiquement tunisien, ou berbère et comporte plusieurs espaces de repos ; il date de 1200 ; il y a aussi dans le terrain ce qui nous semble bien être une citerne romaine.

La descente du retour est longue, elle continue en lacets étroits et très rocailleux au début pour se terminer au milieu des premiers plants de romarin et de bruyère en fleur.

En début d’après midi nous rejoignons la route sur quelques km encore jusqu’au bus, mais non sans avoir dégusté une bonne boisson revigorante au café du coin et où nous commençons déjà à nous remémorer les meilleurs moments de cette belle randonnée d’automne.